Le mur
logo

10/06/1992 - 16/06/1992

Dans le vent ?

Vous qui cherchez des pseudo-émotions
Vous qui êtes béats d'admiration
Pour un simili rimeur cathodique
Recrachant vos défections romantiques
Lorsque le buste que vous m'érigez
Sera aussi haut que vos vanités
Je le pousserai afin qu'il chancelle
Et écrase vos putrides cervelles
Peut-être qu'ensuite vous comprendrez
L'histoire que je vais vous raconter

10/06/92

La mince glace

Avant de te laisser glisser
Sur cet attrayant lac glacé
Laisse bien mon enfant ton père
T'avertir qu'il te faudra faire
Attention au vicieux verglas
Attention où tu tomberas
Pourtant si tu as de la chance
Tu pourras entamer ta danse
En laissant patiner ta vie
Sur tes propres chorégraphies

10/06/92

Une autre brique dans le mur

Même si tu patines bien
Sache que tu ne seras rien
Ça peut te sembler un peu dur
Qu'une autre brique dans le mur
Et même tes espoirs futurs
Ne sont que briques dans le mur

10/06/92

Les jours les plus heureux de notre vie

Il est temps de te lever mon garçon
Il est l'heure d'aller à tes leçons
N'oublie pas que dans tes livres de classe
Sont écrits les espoirs dont tu rêvasses

Je préférerais tellement aller
Quelque part où je pourrais m'amuser

Dépêche-toi maintenant mon chéri
Je te reverrai plus tard cette nuit
En attendant garde bien en mémoire
Que tes maîtres t'apprendront tes espoirs

Mais le temps me semble tellement long
Mieux vaudrait que je reste à la maison
Je veux que mes espoirs ne soient toujours
Planifiés par les gens qui m'entourent

10/06/92

Mère

Mère il est temps pour toi de voir
Que je suis l'auteur des espoirs
Qui brillent au fond de mes yeux verts

Sache bien que je t'aime mère
Mais je ne veux que tu choisisses
Aucun des rêves qui fleurissent
Dans mes entrailles et mon coeur

Je veux être l'unique auteur
De mes rêves multicolores
Qui dans la brise s'évaporent
Mais pour faire souffler le vent
J'aurai besoin de toi maman

11/06/92

Adieu ciel bleu

Sans but et sans pourquoi on s'invente des rêves
Des petits bouts d'espoir que la vie nous enlève
Pourquoi est-il permis de bâtir chaque jour
D'absurdes illusions qui s'écroulent toujours

Comme arbre qui meurt dont on suce la sève
On nous laisse mourir en suçant tous nos rêves
Et lorsqu'à l'horizon se lève le grand Râ
Un nuage on envoie le cacher sous son drap

Dès lors dans ce brouillard il me faut dire adieu
Aux espoirs embrumés adieu à toi ciel bleu

11/06/92

Espaces vides

Nos espoirs étant décolorés
Quels rêves devons-nous inventer
Pour combler toutes ces déceptions
Pour raviver le feu de passion

Devons-nous décrocher plusieurs lunes
Devons-nous ignorer nos lacunes
Inventer de nouvelles idoles
Nous emplir le crâne d'idées folles
Nous construire des murs d'espérance
Toujours plus hauts toujours plus immenses
Sans jamais pouvoir nous reposer
Sur un rêve enfin réalisé

11/06/92

Lueur de jeunesse

Coroll's auréolées de tendresses rêvées
Éclipsant d'un sourire une fée espérée
Ces lèvres de rubis éclaboussées de feu
Irradient d'un éclat ce cadeau capricieux
Langue nacrée de sang qui claque en son alcôve
Et écroulent mon coeur dans ta muqueuse mauve

11/06/92

Une de mes crises

Je viens encore de déconnecter
Mes pensées ne font plus que s'enchaîner
À un rythme à faire pâlir un sprint
Mon cerveau bumper résonne son tilt
Mais lorsqu'il me vient une de mes crises
Je fabrique mes rêves à ma guise

11/06/92

Ne me quitte pas maintenant

Je t'en prie ne me quitte pas maintenant
Franchissons ensemble ce si beau printemps
Maintenant que tu squattes mes rêveries
Ne me dis pas que notre histoire est finie
J'ai encore tellement besoin de toi
Pour bleuifier l'essence de mes émois
Souviens-toi je t'en prie que toujours je t'aime
Que ton visage m'inspire ce poème
Je t'offrirai d'autres roses d'océans
Si jamais tu ne me quittes maintenant

12/06/92

Adieu monde cruel

Adieu monde cruel tout est fini
Et il me faut te quitter aujourd'hui
Aujourd'hui le mur de ma vie s'écroule
Les affiches funestes se déroulent
Non personne ne peut plus l'éviter
Monde cruel ce soir je vais crever

Oui mes espérances se sont enfuies
Alors oui c'est bien la fin de ma vie
J'emporte avec moi un orageux ciel
Seul souvenir de toi monde cruel

12/06/92

Hé toi !

Hé toi gisant ainsi sur le trottoir
Comme un rat junkie dans un dépotoir
Ne crois pas que je vais laisser ainsi
Se décomposer mon meilleur ami

Hé toi gerbant le sang de notre époque
Je suis le nouveau tailleur de tes loques
Je peindrai ton costume sur mesure
Je suis le nouveau maçon de ton coeur

Hé toi pataugeant dans la boue sans rien
Je veux que tu te relèves enfin
Si tu restais dans ton trou tu mourrais
Alors remonte avec moi au sommet
De ce mur que tu as bâti en rime
Je t'envoie de l'espoir dans ton abîme

12/06/92

Personne à la maison

Quand mon vierge carnet se sent orphelin
Quand mes rimes se lancent dans le chagrin
J'aurais tant besoin d'entendre ton prénom
Mais il n'y a toujours personne à la maison

Quand mon mur se lézarde à en éclater
Quand mon coeur n'a plus même envie de rêver
Je me pends au téléphonique cordon
Mais il n'y a toujours personne à la maison

Combien de temps déserteras-tu mes briques
Et je sens souffler comme un vent de panique
Reviens réconforter la chienne de vie
Alors maintenant décroche je t'en prie

14/06/92

Vera

Vous souvenez-vous de Vera Lynn
Et de sa douce voix cristalline
Qui autrefois nous faisait rêver
Promettant au soleil de briller

Qu'avez-vous fait de vos souvenirs
Se sont-ils laisser ensevelir
Par cette horrible muraille noire
Venue vous bouffer tous vos espoirs

14/06/92

Ramenez les gars chez eux

Maintenant ramenez les gars chez eux
Laissez les retrouver un ciel plus bleu
Ils ont tenté de mastiquer vos murs
Pour consolider vos rêves futurs
Ils ont essayés d'être vos maçons
Alors ramenez les gars à la maison

14/06/92

Agréablement engourdi

Par ces effluves d'encens enivré
Par ce pétillement à mes côtés
Jaillissant du sein d'une bière blonde
Je danse dans ma tête toute ronde
Une valse chancelante et rythmée
Par le suave parfum de ma fumée
Et je me sens à présent moi aussi
Tell'ment agréablement engourdi

Mon mur de rêves a largué
Le lierre qui dessus grimpait
Et je me sens en cette nuit
Agréablement engourdi

14/06/92

Courir comme un fou

Tu ferais mieux de courir comme un fou
Et de prendre tes jambes à ton cou
Je les ai vus entendus arriver
Bientôt ils vont tous les murs éclater
Tous tes espoirs s'envoleront en choeur
Dépêche-toi car il est bientôt l'heure
De détaler pour au moins essayer
De sauver nos cervelles dévorées
D'acide flottant au-dessus de nous
Crois-moi commence à courir comme un fou

14/06/92

En attendant les vers

En attendant les vers je mate le couchant
Soleil qui s'enrosit dans mon rétro avant
J'écoute balancer ce naturel projo
Au rythme d'un vieux blues qui chante à la radio

En attendant les vers tout seul je m'émerveille
Devant l'oscillation de ce sanguin soleil
Qui derrière les monts emboisés va plonger
En éclairant le ciel de ses rais embrasés

En attendant les vers je vis dans mes espoirs
Car je sais maintenant qu'ils viendront un beau soir
Pour colmater nos murs et pour faire rimer
Mélodieusement nos rêves encrassés

16/06/92

Stop

Stop
Oui stop
Je voudrais
Tout arrêter
Et rentrer chez moi
Hors de ce monde froid
Je suis si désespéré
Que j'suis prêt à abandonner
Mon mur d'espoirs et son avenir
Je n'espère plus que bientôt finir
Cette lutte interminable et insensée
Qui entre ces murs gris m'a rendu prisonnier

16/06/92

Le procès

Mesdames et messieurs les membres du jury
Nous sommes réunis en ce lieu aujourd'hui
Pour ensemble juger du sort du prisonnier
Qui se tient maintenant sous vos yeux indignés

Cet effroyable monstre est accusé au juste
D'avoir eu des espoirs qui soient assez robustes
Pour ériger un mur malgré notre veto
Il nous faut à présent corriger ce défaut

Déjà étant enfant il rêvait de rêver
Et plus tard que son coeur se soit amouraché
Ou qu'il ait décider de jouer avec les rimes
C'était et j'en suis sûr que par optimisme en prime

Je crois qu'évidemment ses propres actes dictent
Vos justes décisions rendez votre verdict
Mais jamais je n'ai vu être jugé ici
Quelqu'un de plus fautif que cet accusé-ci
Maintenant lève-toi je te déclar' coupable
Et ton mur sera donc réduit en grains de sable

16/06/92

De l'autre côté du mur

Derrière le mur de l'autre côté
Les enfants rêvent comm' dans le passé
Ils rêvent que l'on peut encor construire
De beaux murs flamboyant de mil sourires
Ils rêvent que chacun pose sa brique
Pour élever cette oeuvre magnifique

Et les enfants rêvent sous un ciel bleu
Ils rêvent sans savoir que grâce à Dieu
Ils vivent et rêvent au paradis
Entourés d'un mur d'espoirs et de vie
Alors cours rejoindre cette beauté
Alors viens rêver de l'autre côté.

16/06/92

Valid XHTML 1.1! Valid CSS! Creative Commons License - crédits et droits